Interruption Médicale de Grossesse (IMG) à 7 mois : mon témoignage à coeur ouvert
Interruption Médicale de Grossesse : mon parcours personnel de l’IMG
Si vous tombez sur cet article aujourd’hui, vous traversez probablement une grossesse qui ne se déroule pas comme vous l’aviez imaginé. Si vous avez récemment appris que vous devrez avoir recours à une Interruption Médicale de Grossesse (IMG), je veux vous serrer fort dans mes bras virtuellement et vous dire, du fond du cœur, que vous n’êtes pas seule dans cette épreuve.
Le diagnostic et l’annonce : faire face à l’impensable
Ayant moi-même vécu une Interruption Médicale de Grossesse en février 2023, je me souviens encore, comme si c’était hier, de cette période si bouleversante. À l’annonce de cette grossesse qui allait prendre fin, à la fin de mon septième mois de grossesse, je me suis retrouvée face à moi-même, me demandant comment j’allais pouvoir survivre à tout ça, physiquement et émotionnellement.
Je passais des heures sur internet, cherchant désespérément des témoignages de femmes et de couples ayant vécu la même chose. J’avais ce besoin viscéral de me sentir moins seule, et surtout, je cherchais des lueurs d’espoir à travers les récits de ceux qui avaient traversé cette épreuve et qui s’en étaient relevés. Quel que soit votre besoin aujourd’hui, j’espère de tout cœur qu’à travers mon témoignage, vous trouverez un peu de réconfort et une petite flamme d’espoir pour la suite.
Le temps d’attente entre les examens médicaux
Le plus difficile pour moi a été cette interminable attente entre les rendez-vous médicaux. Un parcours qui s’est étiré sur deux longs mois, entre le cinquième et le septième mois de ma grossesse, pour finalement devoir l’interrompre. Après les résultats de l’amniocentèse et la détection de l’anomalie génétique de mon bébé, il a fallu encore attendre deux semaines avant l’IMG. Impensable : encore deux semaines à sentir les coups de mon bébé quotidiennement, sachant que tout allait s’arrêter. J’ai supplié le médecin, la voix tremblante, d’accélérer le protocole. C’était une véritable torture émotionnelle.
Avec le recul aujourd’hui, je comprends pourquoi les médecins nous laissent ce temps précieux entre l’annonce et l’intervention. Au moment de l’annonce, j’étais dans un tel état de choc et de rejet que je ne pouvais même pas concevoir ce qui allait se passer. Ma seule échappatoire était de vouloir tout arrêter immédiatement – je ne voulais plus sentir mon bébé, je ne voulais plus porter cette grossesse un jour de plus, je voulais tout effacer.
L’accompagnement médical et psychologique lors d’une IMG
Le rôle essentiel de l’équipe pluridisciplinaire
Nous avons une chance incroyable en France d’être entourés par des équipes médicales extraordinaires. Pendant ce délai après l’annonce, mon compagnon et moi avons reçu un soutien précieux. Une assistante sociale et une psychologue nous ont non seulement aidés avec toutes ces démarches administratives dont nous n’avions pas la force de nous charger, mais elles nous ont surtout accompagnés dans notre cheminement émotionnel.
Le suivi psychologique : un protocole précieux avant l’épreuve de l’IMG
Ces professionnelles nous ont guidés avec douceur pour prendre ces décisions qu’on n’imagine jamais devoir prendre. Ce temps de réflexion, bien que douloureux, nous a permis d’accepter progressivement l’inacceptable. Le jour de l’intervention, j’étais mieux préparée pour vivre ces moments et faire mes adieux, sans être complètement submergée par le déni ou le rejet.
Comment traverse l’épreuve de l’IMG ?
À travers cette expérience, j’ai découvert plusieurs choses qui m’ont profondément aidée, et que je souhaite partager avec vous, si cela peut vous être utile. Il n’y a bien sûr pas de façon universelle de traverser une épreuve, chacun fait comme il le peut et il n’y a aucun jugement à apporter là-dessus.
Tout d’abord, j’ai appris l’importance cruciale d’être ma propre alliée. Je me souviens encore de ces moments où je me tenais devant mon miroir (si, si, je vous jure !), à me parler à haute voix, à m’encourager, à me rassurer. « Tu es forte, tu peux le faire. » Je crois que je n’ai jamais été aussi bienveillante envers moi-même que pendant cette période, et c’est devenu ma plus grande force.
La communication avec son partenaire
Ensuite, le dialogue ouvert avec mon chéri a été précieux. Prendre le temps d’échanger, de partager nos ressentis, même les plus difficiles, nous a permis de traverser cette épreuve ensemble, chacun à notre rythme mais unis.
Gérer les relations avec l’entourage
Il y a aussi quelque chose dont je n’ai pas encore parlé, mais qui a été essentiel dans mon parcours : la gestion des sollicitations extérieures. Une telle annonce bouleverse généralement tout votre entourage, proche ou plus éloigné. Les messages de soutien et de compassion affluent, et c’est très gentil. Parfois ça me faisait beaucoup de bien de les lire, parfois ça me rappelait à quel point ma situation était critique. Souvent je n’avais pas l’énergie de répondre à ces messages. J’ai alors pris une décision importante : je ne me suis pas forcée à répondre. Si vous accompagnez quelqu’un qui vit une épreuve similaire, je vous inviterais à partager votre soutien et vos pensées, sans attendre nécessairement une réponse immédiate. Laissez le temps à la personne de revenir vers vous lorsque ce sera le bon moment pour elle.
Mon compagnon et ma maman se chargeaient de donner des nouvelles à ceux qui en demandaient ou quand je ne répondais pas au téléphone. Et vous savez quoi ? C’était parfaitement ok. S’il y a bien une période où l’on vous pardonne tout, c’est celle-ci. Si c’est ce dont vous avez besoin, ne culpabilisez pas de rester dans votre bulle et avec un cercle restreint. J’ai pu reprendre contact et les remercier de leurs attentions a posteriori, lorsque j’avais un peu plus d’espace mental pour le faire.
Le jour de l’IMG : se préparer et faire ses adieux
Ce qui m’a le plus aidée personnellement, c’est d’avoir appris à m’écouter sans (auto)jugement, particulièrement concernant la façon dont je souhaitais vivre le jour de l’intervention. Il y a tant de décisions délicates à prendre pour ces derniers moments avec votre bébé, des choix très personnels qui influenceront votre processus de deuil. Prenez le temps d’y réfléchir, de ressentir ce dont vous avez besoin pour ces adieux. Ne vous laissez pas guider par ce que vous pensez devoir faire, mais par ce que votre cœur vous dicte. Chacun vit cette épreuve différemment – le deuil est tellement personnel. Faites-vous confiance dans vos choix, écoutez votre cœur.
J’espère que la lecture de mon témoignage d’IMG vous aura apporté un peu de soutien dans cette épreuve. Et je vous souhaite de tout coeur que le sourire et le bonheur reviennent, lorsque ce sera le moment pour vous, tout comme ils sont revenus pour moi. Si vous avez envie d’échanger sur ce sujet, n’hésitez pas à m’écrire. 💌
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